CHICOUTIMI
(JSTP) - Un couple de Chicoutimi, Michel Pilote et Ginette Dutil, s'apprête
à lever les voiles ce midi pour un voyage d'une année entière
pendant laquelle ils sillonneront la mer Méditerranée tout
en y visitant les pays dont elle baigne les côtes.
Joint hier à quelques heures du grand départ, Michel Pilote,
58 ans, avouait avoir quelques papillons dans l'estomac et ne savait pas
trop quelle genre de nuit ils allaient passer. Ils lèveront l'ancre
de la marina de La Baie à bord de leur voilier de 36 pieds pour
se diriger vers Canso, en Nouvelle-Écosse, qui fait la jonction
entre le Cap-Breton. Ils se dirigeront ensuite aux Açores avant
d'entreprendre la traversée de l'Atlantique en direction du Portugal
ou de la France. Par la suite, ils songent à traverser le détroit
de Gibraltar pour finalement atteindre les eaux de la mer Méditerranée.
«Nous pensons aller en Tunisie et si les vents sont bons, nous
pensons nous rendre en Grèce et peut-être en Turquie. C'est
ce que nous avons planifié, mais ça peut changer. »
De toute manière, cet aspect du voyage n'inquiète pas
le duo parce qu'ils ont l'intention de laisser leur bateau là où
ils auront terminé leur voyage pour le reprendre un an plus tard.
Ginette a pris un congé différé d'un an et elle reviendra
travailler un an avant qu'on reparte», a expliqué M. Pilote.
Car le couple songe déjà à poursuivre leur périple
mais cette fois, en traversant les canaux d'Europe puis sillonner les mers
du Nord.
Bâti de ses mains
Retraité depuis un an et demi d'un emploi à la CSST, M.
Pilote et son épouse se préparent à accomplir le rêve
qu'ils caressent depuis cinq ans. Depuis trois ans, ils se consacrent intensivement
à leur projet. Et c'est non sans une pointe de fierté dans
la voix que M. Pilote souligne qu'il a bâti de ses mains leur «résidence»
flottante des prochains mois. «Air d'été 1» a
nécessité quelque 2000 heures de travail.
M. Pilote admet qu'il nourrit certaines appréhensions «ce
qui est normal parce qu'on s'en va vers l'inconnu». Mais ils ont
pris leurs aplombs pour parer au plus grand nombre d'inconvénients
possible. Ils disposent de 15 jours d'autonomie de diesel bien qu'ils tableront
davantage sur les voiles, ils ont une génératrice, des panneaux
solaires, une éolienne, un système radio amateur capable
d'émettre et de recevoir des courriels, etc.
Ils ont leurs vaccins et ont suivi des cours de premiers soins. Pour
eux, les pirates des mers relèvent plus des légendes urbaines.
Quant aux tempêtes, ils comptent s'en parer en partant aujourd'hui.
«Du 15 mai au 1er septembre, c'est la belle période pour traverser
l'Atlantique. Les eaux sont plus calmes», signale le jeune retraité
qui traversera pour la première fois cet océan. Il ajoute
que les séjours en mer sans pouvoir requérir de l'aide rapidement
sont relativement courts.
Le couple mise aussi sur son expérience. «Ça fait
20 ans qu'on navigue. Nous avons tout sillonné le fleuve et fait
un peu de navigation en France, grâce à des amis là-bas»,
mentionne-t-il.
Le couple laisse derrière lui ses enfants qui trouve un peu curieux
de les voir partir pour un an. La maison a été louée
et le couple entend donner régulièrement de ses nouvelles
par Internet ou autre. Il y aura bien de «petites notes» de
prises, mais il n'y a pas de projet de livre en vue. Du moins, pas pour
l'instant!
Mentionnons enfin qu'un autre bateau quittera la marina de La Baie ce
midi. Il s'agit de Richard Taillefer, un militaire à la retraite,
qui entreprend un tour du monde. Il prévoit effectuer son périple
pendant trois ans en compagnie d'un autre militaire retraité. Il
n'a pas été possible des les joindre hier soir pour en savoir
davantage.